La campagne est inspirée de l'initiative de DOC Canada avec We love documentary. Vous pouvez visionner leurs clips avec ce lien: http://www.youtube.com/user/WeLoveDocumentary/videos

Matière à réfléchir

Matière à réfléchir

- Paradoxalement, tandis que les télédiffuseurs commandent moins de documentaires, particulièrement des documentaires d’opinion et à épisode unique, la demande pour ces documentaires augmente au Canada.
extraits de Tout la vérité 4


vendredi 18 novembre 2011

Article dans Le Devoir

À Canal D - La production documentaire québécoise générait 3100 emplois en 2010

«L'univers des chaînes spécialisées partout dans le monde a fait exploser le genre»

Marie-Hélène Alarie   5 novembre 2011  Cinéma

Les producteurs québécois de documentaires apprécient grandement qu'un télédiffuseur compose sa grille de programmation en offrant 80 % de son espace aux documentaires. Ça donne un bon coup de pouce! Gros plan sur l'univers du documentaire aux chaînes Astral.

Une manchette, l'été dernier, annonçait que Canal D devenait la chaîne de télévision spécialisée la plus rentable. «Oui, et c'est totalement assu-mé!», réplique Judith Brousseau, vice-présidente principale, programmation, communications & médias interactifs pour Canal D, Historia, Séries+. «Plus on est rentables et plus on investit en production, donc notre rentabilité est une bonne nouvelle pour tout le monde: pour la communauté des producteurs indépendants, pour le téléspectateur, pour les actionnaires et pour nous aussi, tout le monde est content!», ajoute Mme Brousseau.

Longtemps, par manque de diffusion et de financement, le documentaire était boudé par les chaînes traditionnelles. Quand a été lancé Canal D en 1995, l'offre documentaire devait occuper 50 % de la grille de programmation. Aujourd'hui, cette même offre atteint près de 80 % de la grille: «Il y a une vraie demande pour le documentaire, l'univers des chaînes spécialisées dans son ensemble partout dans le monde a fait exploser le genre, l'a popularisé, l'a démocratisé et donc a créé une demande», explique Judith Brousseau.

Entre 180 et 200 heures de productions originales

Bon an mal an, à Canal D, on retrouve entre 180 et 200 heures de productions originales conçues par des producteurs indépendants canadiens ou québécois. Sur un total de 800 nouvelles heures de production par année, il y en a 25 % qui sont d'origine nationale. «Cependant, au plan budgétaire, ces 25 % de la grille occupent les 3/4 du budget, parce que c'est ce qui coûte le plus cher à produire.» Ce marché représente beaucoup d'argent et d'emplois, selon les chiffres obtenus par Astral: chaque tranche de dépenses de 100 millions en production audiovisuelle au Québec génère 3200 emplois directs et indirects. Ce qui veut dire que, pour l'ensemble du Québec en 2010, le volume de production documentaire à lui seul s'établissait à 97 millions, soit environ 3100 emplois générés.

Canal D, avec une programmation presque entièrement dédiée au documentaire, devient un joueur dominant dans le domaine, et c'est ce qu'affirme Judith Brousseau: «Pas seulement le nombre d'heures diffusées, mais aussi la diversité des genres font qu'on occupe une place très importante pour la communauté du documentaire et tous les artisans qui y ont fait carrière. On fait travailler beaucoup de monde et on aime aussi donner la chance à des premiers films. Plusieurs cinéastes ont fait leurs premiers pas chez nous.»

À sa création, Canal D prenait exemple sur les petites chaînes américaines qui naissaient à l'époque, A & E et Discovery. «Ces chaînes avaient des modèles de grilles qui pouvaient être intéressants à offrir aux téléspectateurs d'ici et dans leur langue. On a conçu cette offre documentaire en tentant d'aborder l'ensemble des sujets ou des champs documentaires. Ce qui veut dire qu'encore aujourd'hui, sur les ondes de Canal D, on voit du documentaire animalier, de science, d'ingénierie et de criminalistique.»

Si les télédiffuseurs publics font encore du documentaire, en matière d'heures de production, les grilles peuvent varier énormément d'année en année et selon la demande. De façon générale, Astral et en particulier Canal D sont les seuls à consacrer la case horaire du dimanche soir au documentaire d'auteur. De plus, la chaîne s'est donné de la flexibilité dans la grille et le format est élastique selon les besoins. «J'aime penser que l'offre documentaire s'enrichit à la fois de ce que diffusent Télé Québec, TV 5 et Radio-Canada, mais, en matière de volume, on est certainement un joueur dominant. On a une très grosse enveloppe du Fonds des médias du Canada, et c'est le reflet du travail qu'on fait en documentaire», ajoute Mme Brousseau.

Le nerf de la guerre : le financement

Le Fonds des médias du Canada (FMC) finance quatre genres télévisuels qui sont parmi les plus difficiles à financer parce que les plus coûteux à produire: les dramatiques, les émissions jeunesse, les documentaires et les émissions de variétés ou des arts de la scène. Le FMC a été mis en place il y a très longtemps par le CRTC, qui estimait qu'il fallait protéger ces genres télévisuels parce qu'ils représentaient des vecteurs culturels importants. Le financement du FMC provient de deux sources: de Patrimoine Canada et d'une taxe imposée aux câblodistributeurs qui représente un pourcentage des revenus provenant de la distribution des signaux. Pour les producteurs de documentaires, l'argent mis à leur disposition par le FMC représente le tiers des coûts de production.

Encore aujourd'hui, on ne pourrait pas produire des émissions sans ce financement: «Il y a toujours une préoccupation, dans l'univers du documentaire, de protéger le financement de ce genre, parce que c'est un genre qui est moins spectaculaire que les dramatiques et qui ne génère pas autant d'écoute.» Les acteurs de l'univers du documentaire doivent constamment s'assurer que leur genre obtient sa juste part. C'est en étant présents aux réunions du FMC qu'ils s'assurent qu'on répartit équitablement les sommes d'argent et les pourcentages qui vont aux quatre grands genres pour que, dans le temps, il n'y ait pas un transfert de ces sommes.

Une bonne nouvelle

Une bonne nouvelle: le gouvernement a déjà annoncé que le financement serait dorénavant récurrent, donc que les demandes n'auraient plus à se répéter chaque année. Toutefois, ce financement vient avec une contrainte de taille: «Le gouvernement a mis en place des exigences de présence dans l'univers des médias numériques, mais sans ajouter d'argent. Ce qui veut dire que, en fin de compte, avec la même somme d'argent on va devoir maintenant faire à la fois un documentaire et une version web élaborée et significative de ce documentaire. Ça veut donc dire que, à terme, il y a moins d'heures de télévision... Mais, comme l'idée est là pour rester, il faut faire avec elle!», rappelle Judith Brousseau.

C'est plus qu'une évidence: sans le FMC, il deviendrait très difficile d'offrir une production télévisuelle au Québec et plus encore d'offrir des documentaires. Mais on ne baisse pas les bras et, encore cette année, dans la prochaine programmation de Canal D on pourra voir entre autres le documentaire Méchante radio, sur la radio commerciale, Esperanza PQ, sur les travailleurs agricoles guatémaltèques venus ramasser des laitues en Montérégie... Judith Brousseau rappelle, et non sans fierté, les prix Gémeaux récoltés lors du dernier gala: «Le prix du meilleur documentaire scientifique, avec La reine malade, qui portait sur l'apiculture, le meilleur documentaire société, avec Vous n'aimez pas la vérité: 4 jours à Guantánamo, puis on a gagné le grand prix de la diversité avec Last call Indien. Historia a remporté le prix de la meilleure série documentaire avec la série Enquêtes.»

Chez Astral, «c'est un genre auquel on croit et dans lequel on investit. Canal D en a fait sa mission et sa marque. Mais, du documentaire, il y en a aussi à Historia et à Canal Vie. Il y a vraiment un appétit pour le genre», conclut Judith Brousseau.

***

Collaboratrice du Devoir

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L'équipe de tournage

Générique pour les capsules

Les amoureux
Biz
Denis Coderre
Marie Grégoire
Julius Grey
Amir Khadir
Bernard Landry
Andrée Ruffo
Chloé Sainte-Marie
Guylaine Tremblay
Béatrice Vaugrante

Spécialiste en publicité sociétale et réalisateur
Richard Leclerc

Montage
Michel Grou

Direction photo
Alex Margineanu
François Vincelette

Prise de son
Mélanie Gauthier

Maquillage

Anick Bonhomme

Musique
Robert Marcel Lepage

conformation du montage
Michel Giroux

Photographe de plateau
Julien Archambault-Leclerc

Direction de production
Luc Bourdon

Précieux collaborateur
Jean-François Després