Dernier sprint pour les 14es RIDM
Jusqu'à dimanche, les Rencontres internationales du documentaire de Montréal sont en piste avec des films et des cinéastes pour les accompagner.Aujourd'hui à 17h15 à Ex-Centris, un film vraiment extraordinaire est projeté: Bouton de Res Balzli, qui sera sur place.
Il s'agit d'un film suisse sur la comédienne Johanna Bory et la marionnette Bouton qu'elle a confectionnée, qu'elle anime et qui l'accompagne partout. Bouton possède une bouille un peu triste et tient des propos tendres, curieux, boudeurs parfois. On dirait qu'il vit vraiment, et les enfants assistant aux spectacles l'adorent. Mais Johanna Bory, à 33 ans, souffre d'un cancer qui va l'emporter. Le documentaire la suit dans ses tournées, chez elle, à l'hôpital, et avec Bouton à qui elle doit expliquer sa maladie, son prochain départ. Ç'aurait pu être sinistre, mais le film est drôle, touchant, et la création accompagne cette femme délicieuse tout au long du périple. Un ensemble vocal et instrumental de très haut niveau vient prendre le relais des dialogues et entraîner, sur des images oniriques parfois, le documentaire du côté du conte et de la pure magie, particulièrement à l'heure où voguera le dernier convoi.
En clôture: Tahrir, place de la Libération, présenté avant la cérémonie de clôture, à la Grande Bibliothèque, à 19h. En reprise dimanche, à 13h30, au même endroit.
Réalisé par l'Italien Stefano Savona, présent à Montréal, le film suit pendant 18 jours, le soulèvement populaire des Égyptiens sur la place Tahrir, au Caire, en janvier-février 2011, jusqu'à la chute du président Moubarak. Sa caméra est partout et se fait oublier par chacun, avec des images pourtant saisissantes et professionnelles. On assiste de l'intérieur aux discussions enflammées, angoissées, entre les jeunes et les moins jeunes. On voit la police charger, les blessures, la détermination qui aura raison de tout. Certaines figures émergent, dont celle d'une jeune révolutionnaire qui s'exprime à bâtons rompus. Les enjeux sont énormes, les lendemains, incertains, la tension, palpable et le film, puissant.
À souligner: deux activités gratuites samedi. Trois réalisateurs américains, Matthew Porterfield, Tristan Patterson et Lee Anne Schmitt, se poseront les questions suivantes: que reste-t-il du rêve américain et comment filmer les États-Unis aujourd'hui? À la Cinémathèque à 13h. À 16h au même endroit: une rencontre entre le cinéaste français Jean-François Hue et son homologue québécois Denis Côté au sujet des limites entre documentaire et fiction, sur la représentation des marginaux au cinéma, etc.
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